Mettre en place une cellule drone interne demande une vision claire, des ressources adaptées et une gouvernance opérationnelle robuste. Le projet nécessite d’aligner compétences techniques, cadre réglementaire et exigences métiers pour garantir sécurité et conformité.
Ce déploiement s’appuie sur des choix concrets concernant les équipements, la formation et l’organisation des équipes, avec des besoins d’adaptation continue face aux évolutions réglementaires. Pour faciliter la mise en œuvre opérationnelle, l’essentiel est présenté ci‑dessous en éléments concrets menant vers « A retenir : »
A retenir :
- Structuration du pôle drone, responsabilités claires et procédures internes
- Formation certifiante des télépilotes, conformité UE et examens en centre
- Sélection matériel selon missions, redondance et maintenance planifiée
- Intégration administrative, enregistrement ALPHATANGO et documentation MANEX
Pour démarrer, structurer un pôle drone interne efficace
Cette étape reprend les priorités listées précédemment et définit les premiers jalons organisationnels indispensables. Il convient d’identifier un responsable opérationnel, des procédures de sécurité et un plan de montée en compétences pour l’équipe.
La structuration doit intégrer la gestion administrative, l’assurance et les enregistrements réglementaires, en s’appuyant sur des modèles de MANEX et de documentation d’exploitation. Selon EASA, une gouvernance claire réduit significativement les risques opérationnels en exploitation professionnelle.
Également, il faut prévoir l’articulation avec les métiers internes pour prioriser les usages, les plages horaires d’intervention et les interfaces techniques. Ce cadrage prépare directement la phase suivante consacrée à la formation et à la certification des télépilotes.
Ressources humaines :
- Responsable pôle drone
- Télépilotes certifiés
- Technicien maintenance
- Chargé administratif conformité
Élément
Rôle principal
Rythme
Responsable pôle
Gouvernance et autorisations
Permanent
Télépilote
Opérations et sécurité vols
Temps plein/partiel
Technicien
Maintenance et logistique
À la demande
Administratif
Enregistrements et MANEX
Permanent
Organisation interne — responsabilités et documentation
Cette partie détaille les responsabilités clés et les livrables attendus pour chaque poste identifié dans le tableau précédent. La documentation doit inclure MANEX, procédures sécurité et registres de maintenance réguliers.
Selon InAirTech, l’adoption de modèles éprouvés accélère la conformité et évite les redondances administratives inutiles. Les exemples métier montrent qu’un registre de maintenance réduit les interruptions d’exploitation.
« J’ai structuré notre pôle en trois rôles clairs, ce choix a réduit les erreurs opérationnelles »
Paul N.
Infrastructure matérielle — choix et redondance
Ce point relie l’organisation au choix d’équipements adaptés aux missions, en intégrant critères de sécurité et de maintenance. Il faut comparer constructeurs et normes, en privilégiant la compatibilité avec scenarios STS et classes C des aéronefs.
À l’échelle opérationnelle, privilégier la redondance des systèmes critiques et un plan de pièces détachées afin de maintenir la disponibilité des drones. Les fabricants comme DJI, Parrot ou Delair proposent des gammes différentes pour besoins distincts.
Matériel recommandé :
- Plateformes C5/C6 pour missions spécifiques
- Systèmes de secours et batteries supplémentaires
- Station de maintenance mobile et pièces critiques
- Outils de traitement comme DroneProcess
« Nous avons standardisé sur deux familles de drones, la maintenance est devenue plus simple »
Claire N.
Préparer et certifier les télépilotes en interne
Ce chapitre fait suite à la structuration et se concentre sur les parcours de formation, les examens et la montée en compétence. La conformité aux règlements européens impose des modules théoriques et pratiques adaptés aux catégories A1/A3, A2 et STS.
Les modules proposés incluent la préparation aux examens A1/A3, la formation BAPD et la préparation CATS, ainsi que des sessions pratiques STS‑01 et STS‑02. Selon DGAC, la formation pratique et l’évaluation en centre restent essentielles pour la certification professionnelle.
Cette phase nécessite des créneaux dédiés sur site et des QCM d’entraînement, avec la possibilité de faire passer les examens au centre de formation. L’enchaînement vers le choix matériel et l’organisation des opérations est alors naturel.
Formations clés :
- Validation A1/A3, 1 jour théorique et examen
- A2 / BAPD + CATS, 3 jours avec QCM illimités
- STS‑01 / STS‑02, 5 jours pratique et examen
- Mise à niveau CATT vers CATS, formation d’une journée
Formation
Durée
Objectif
Certification
A1/A3
1 jour (7h)
Opérations en vue directe, faible risque
Examen A1/A3
A2 / BAPD+CATS
3 jours (21h)
Vol à 30m des personnes, C2
BAPD + CATS
STS‑01 / STS‑02
5 jours (35h)
Missions VLOS en zone peuplée / BVLOS
Certification pratique STS
Mise à niveau CATT→CATS
1 jour (7h)
Continuité des activités professionnelles
Attestation pratique STS
Contenu pédagogique — théorie et pratique
Ce sous‑chapitre explique la répartition entre apports théoriques et séances pratiques adaptées aux scénarios STS. Les supports doivent inclure QCM, simulateurs et sessions de vol sur sites variés pour l’apprentissage concret.
Selon InAirTech, l’alternance d’exposés réglementaires et d’exercices terrain accélère l’appropriation des procédures par les télépilotes. Des retours d’expérience montrent une meilleure rétention après épreuves pratiques supervisées.
« La formation pratique m’a donné confiance pour opérer en milieu urbain et en BVLOS »
Marc N.
Modalités d’évaluation — examens et attestation
La vérification des acquis combine QCM, démonstrations pratiques et examen CATS lorsqu’il est requis par le scénario. Les centres accrédités peuvent délivrer les attestations nécessaires pour l’exploitation professionnelle.
Selon EASA, les critères d’évaluation doivent rester transparents et traçables pour garantir l’homogénéité des compétences certifiées. L’étape suivante consiste à sélectionner le matériel compatible avec les scénarios validés.
Matériel et outils :
- Choix entre DJI, Parrot, Delair selon mission
- Solutions carto et LiDAR avec Airinov ou Redbird
- Intégration logiciel DroneProcess pour post‑traitement
- Partenaires pour surveillance légale comme Azur Drones
Choisir le matériel et déployer les opérations drone
Après les certifications, le passage à l’échelle impose un déploiement matériel et opérationnel maîtrisé pour garantir disponibilité et sécurité. Les critères de choix incluent charge utile, performances BVLOS et compatibilité avec scénarios STS.
La maintenance préventive, les contrats de service et la formation continue sont essentiels pour maintenir un haut niveau d’opérationnalité. Il est utile d’évaluer fournisseurs comme Hexadrone ou Maegis pour des solutions adaptées aux missions spécialisées.
Opérations quotidiennes :
- Planification des vols et gestion des créneaux
- Contrôles avant vol et registres de maintenance
- Procédures d’urgence et scénarios de reprise
- Intégration des résultats dans les processus métiers
Aspect
Fréquence
Responsable
Maintenance préventive
Hebdomadaire / mensuelle
Technicien
Mises à jour logicielles
À chaque release critique
IT / Télépilot
Contrôles pré‑vol
À chaque opération
Télépilote
Analyse post‑mission
Après missions critiques
Responsable pôle
Partenariats et fournisseurs doivent être contractuellement alignés sur niveaux de service, disponibilité et formation. À terme, un pôle autonome réduit les coûts d’externalisation et améliore la réactivité opérationnelle.
« Le partenariat avec un intégrateur a accéléré notre montée en charge en sécurité des vols »
Anna N.
Source : EASA, « Règlement d’exécution (UE) 2019/947 », Union européenne, 2019 ; EASA, « Règlement délégué (UE) 2019/945 », Union européenne, 2019 ; InAirTech, « Formations télépilotes 2025 », InAirTech, 2025.